mardi 30 septembre 2008

La prison n’est-elle qu’une privation de liberté ?


Carandiru, Hector Babenco, Brésil, 2003, (2004, France)

Carandiru, la plus grande prison du Brésil, mais aussi une des plus violentes d’Amérique du Sud, était située à Sao Paulo. Inaugurée par le maire de l’époque en 1956, conçue pour n’abriter que 3 000 prisonniers à la fois dans de bonnes conditions et être une prison modèle, dans les faits ce centre pénitentiaire accueillait plus de 8 000 prisonniers ! Autant dire que les conditions de détentions n’étaient vraiment plus adaptées, ni à montrer en exemple.
Le quotidien des détenus de Carandiru se résumait à la drogue, aux bagarres, aux meurtres dans l’enceinte de la prison. Un détenu sur 5 était atteint du sida, mais les soins étaient loin d’être à la hauteur.
L’épisode le plus sombre de cette triste histoire eu lieu en 1992, le 2 octobre. Connu sous le nom de Massacre à Carandiru. Ce jour-là les prisonniers ont tenté une rébellion pour dénoncer leurs conditions de vie dans la prison. L’émeute devenue incontrôlable, la police militaire est entrée en jeu, et sur les 111 détenus morts ce 2 octobre, 102 furent tués par les balles des policiers. Ce jour noir est resté dans les mémoires.
Les prisonniers ne sont pas les seuls à avoir dénoncé les pratiques contraires aux droits de l’Homme dans ce centre. Drauzio Varella, médecin à Carandiru de 1989 à 2001 a écrit un livre (Estação Carandiru) sur son expérience, les conditions de vie déplorables des détenus. Le réalisateur Hector Babenco a tourné un film, une adaptation du livre dans l’enceinte même de Carandiru, avant que celle-ci ne soit détruite le 9 décembre 2002.
Depuis, le site est en reconstruction, mais il ne s’agit pas de prison. Cet endroit est maintenant dédié à un parc pour les jeunes, pour leur permettre de pratiquer des activités en extérieur.



Massacre do Carandiru completa 15 anos e permanece impune
"Os PMs dispararam contra os presos com metralhadoras, fuzis e pistolas automáticas, visando principalmente a cabeça e o tórax. Na operação também foram usados cachorros para atacar os detentos feridos. Ao final do confronto foram encontrados 111 detentos mortos: 103 vítimas de disparos (515 tiros ao todo) e 8 mortos devido a ferimentos promovidos por objetos cortantes", constatou a pesquisa. Houve ainda 153 feridos, sendo 130 detentos e 23 policiais militares. Nenhum policial foi morto.
Cerca de 80% das vítimas do massacre esperavam por uma sentença definitiva da Justiça, ou seja, não tinham sido condenados. Só nove deles haviam recebido penas acima de 20 anos. 51 dos presos mortos tinham menos de 25 anos e 35 tinham entre 29 e 30 anos. Dos detentos recolhidos na Casa de Detenção, 66% eram condenados por assalto e 8% por homicídio.
Quando a perícia chegou ao local da violência policial, os responsáveis pelo massacre haviam modificado a cena do crime, destruindo provas valiosas que teriam possibilitado a atribuição de responsabilidade pelas mortes a indivíduos específicos. Civis foram proibidos de irem até os andares superiores do Pavilhão 9, enquanto a PM dava ordens aos detentos para que removessem os corpos dos corredores e celas a fim de empilhá-los no 1° andar.
De acordo com a análise da perícia, só 26 detentos foram mortos fora de suas celas. A maioria deles foi atingida na parte superior do corpo, em regiões letais como cabeça e coração. Dos 103 mortos por arma de fogo, 126 receberam balas na cabeça, o pescoço foi alvo de 31 balas, e as nádegas levaram 17. Os troncos tiveram 223 tiros. "Os exames de balística informam que os alvos sugerem a intenção premeditada de matar", disse a pesquisa.
E acrescentou: "a tese de que houve confronto armado entre policias militares e detentos não é sustentada pelas provas dos autos do processo. A legítima defesa alegada pela cúpula da Polícia Militar não tem fundamento nos fatos". O laudo do Instituto de Criminalística concluiu que: "Em todas as celas examinadas, as trajetórias dos projéteis disparados indicavam atirador(es) posicionado(s) na soleira das celas, apontando sua arma para os fundos ou laterais. Não se observou quaisquer vestígios que pudessem denotar disparos de armas de fogo realizados de dentro para fora das celas".
Source : http://www.inesc.org.br/noticias/noticias-gerais/2007/outubro-2007/massacre-do-carandiru-completa-15-anos-e-permanece-impune/ 31.10.2007
Source : http://www.amnestyinternational.be/doc/article7127.html

Brésil - Acquittement du principal responsable du massacre de Carandiru
(AFP)
jeudi 16 février 2006, 8h49
SAO PAULO (AFP) - Le tribunal de Sao Paulo a acquitté mercredi le colonel à la retraite de la police militarisée (PM), Ubiratan Guimaraes, condamné auparavant à 632 ans de réclusion pour sa responsabilité dans la mort de 111 détenus lors d’une mutinerie dans la prison de Carandiru en 1992, a annoncé un porte-parole de ce tribunal. Par 20 voix pour et trois contre, le tribunal a annulé la sentence prononcée en 2001 et annoncé l’acquittement de Guimaraes alléguant qu’il y avait eu "une erreur" et que le procès avait été "politique" à l’époque, a indiqué cette source. Photo agrandir la photo
Le parquet de Sao Paulo avait accusé Ubiratan Guimaraes d’être le responsable du massacre. Il était à la tête, le 2 octobre 1992, de l’opération lancée contre une mutinerie à la Maison d’arrêt de Carandiru (Etat de Sao Paulo) qui abritait 2.000 détenus. Au cours de l’opération, 111 prisonniers avaient été tués par la police. L’opération s’était soldée également par 153 blessés dont 23 policiers. Passé d’un tribunal militaire à un tribunal civil après un changement de législation, le procès avait été suspendu en 1994 quand Ubiratan avait été élu député de l’Etat de Sao Paulo. Il avait repris en 2001 et le colonel avait été condamné à 632 ans de prison. Guimaraes avait alors fait appel et attendait en liberté le nouveau jugement.
Le colonel à la retraite est encore député de l’Etat de Sao Paulo pour le Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (PSDB, opposition), la formation de l’ancien président Fernando Henrique Cardoso. Il appartient au groupe de soutien au gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin (PSDB), candidat à la candidature pour la présidence de la république à l’élection d’octobre prochain.
Le colonel a toujours nié être le responsable du massacre. Il a reconnu néanmoins avoir laissé entrer 300 hommes des forces anti-émeutes armés de mitraillettes dans la prison.
La décision du Tribunal a été qualifiée mercredi "d’énorme absurdité politique" par le procureur Felipe Lopes Cavalcanti, qui a déjà annoncé que le parquet ferait appel.
Le Mouvement national des droits de l’Homme a déploré que 84 policiers impliqués dans le massacre n’aient toujours pas été jugés en raison de recours successifs présentés et que 29 autres, tous des gradés dont plusieurs occupent encore des postes au sein de la police militarisée, n’ont même pas fait l’objet d’un procès. Ils avaient été accusés de lésions corporelles légères, des délits qui ont déjà prescrit.
Conçue en 1956 pour abriter 500 détenus, la prison de Carandiru qui a été fermée en 2002 a abrité jusqu’à 7.000 détenus et était devenue la plus grande d’Amérique Latine.

Source : http://apa.online.free.fr/breve.php3?id_breve=1470

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