mardi 30 septembre 2008

N’oublions pas la Colombie…

Cruda realidad carcelaria

En Colombia la realidad carcelaria, es cruda. En los últimos años, el hacinamiento penitenciario se ha disparado abruptamente al punto que hoy asciende a 40%. Los centros de reclusión del país tienen una capacidad para 50.000 personas, pero actualmente la población carcelaria sobrepasa las 70.000.

Un informe de la Defensoría del Pueblo revela que "el hacinamiento es uno de los factores que contribuyen a la violación de todos los derechos fundamentales de las personas privadas de la libertad". "Parecen perros enjaulados, es una situación muy difícil la que viven las personas, hay personas que están enfermas", relata un ex convicto colombiano que pidió no revelar su nombre y que, luego de estar detenido -en condiciones de hacinamiento- en una cárcel de Ecuador, fue repatriado a Colombia para terminar de cumplir su condena en La Picota, una de las prisiones en Bogotá. "Personas de edad que están ahí tras las rejas parecen perros pegados a los barrotes a ver quien les da comida o cualquier cosa", le dijo este ex preso a BBC Mundo. El informe de la Defensoría además indicó que en 1990 la sobrepoblación penal era de 14%, mientras que ya para 2001 había crecido a 37% y desde entonces no ha disminuido.

Causas y efecto
Juan Álvarez, experto en el tema de prisiones y quien trabaja desde hace 15 años en el programa "En el Corazón del Patio", de la Universidad Nacional, dice que las causas del hacinamiento son varias. "Los grandes dividendos económicos que pensaba la gente que podría conseguir metiéndose a pequeño o gran narcotraficante, traqueto (vendedor de drogas en la calle), o servir de aliado a las múltiples facciones y ramas que había abierto el narcotráfico en Colombia, dejaron un legado muy grande de criminalidad en el país", expresó el especialista. "Pero además hay que incluir a las bandas organizadas y la necesidad de sobrevivir que tiene la gente en la calle", explicó Álvarez a BBC Mundo.

Según este analista, la solución que ha ofrecido el gobierno ha sido construir más prisiones. "Mientras que en la calle se está produciendo un fenómeno de criminalidad muy grande, actualmente está ingresando un caudal de personas a prisión, por lo que el aumento del hacinamiento es grandísimo y los centros no se dan abasto", aseveró Álvarez.
El modelo de las cárceles en Colombia cambió a finales de la década pasada por un convenio entre el gobierno colombiano y el estadounidense. Este acuerdo buscaba la capacitación de los guardias penitenciarios por parte del FBI (organismo federal de investigaciones estadounidense) y generó la creación del Grupo de Reacción Inmediata (GRI), que según Álvarez, lo que ha hecho es "reprimir" a los reclusos cada vez que hay algún desorden. [...]

Source : http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/hi/spanish/specials/2005/carceles/newsid_4404000/4404818.stm

La prison aux Etats-Unis : la santé.

A leur sortie de prison ou de maison d’arrêt, les repris de justice américains reçoivent entre 2 et 200 dollars de « gate money » (argent de sortie) pour les aider à redémarrer, leurs vêtements et un billet d’autocar pour rallier la ville où ils sont tenus de résider. Mais bon nombre d’entre eux sortent de détention avec un tout autre bagage : sur les quelque 9 millions de détenus libérés au cours de l’année 2002, plus de 1,3 million étaient porteurs du virus de l’hépatite C, 137 000 étaient contaminés par le virus du sida (VIH) et 12 000 avaient la tuberculose. Ces chiffres - fournis par la Commission nationale sur la santé pénitentiaire - représentent respectivement 29 %, 13 % à 17 % et 35 % du nombre total d’Américains touchés par ces maladies. Depuis des années, les chercheurs en santé publique sonnent l’alarme : l’épidémie d’incarcération qui balaye le pays s’accompagne d’une « incubation massive » de maladies infectieuses dans les centres de détention.

Ces chiffres, impressionnants, n’ont rien de surprenant. Nombre de comportements qui valent d’être jeté en prison - l’injection de drogues, la prostitution ou la violence contre les personnes - sont également des vecteurs de ces maladies à transmission sexuelle ou sanguine. Il s’ensuit qu’un banal coup de filet policier se traduit par l’arrestation de personnes gravement malades ou en passe de le devenir. Une fois celles-ci jetées derrière les barreaux, les comportements à risques perdurent, mais sans le minimum de protections éventuellement prises à l’extérieur : puisque les rapports homosexuels, les drogues et la violence contreviennent à la loi dans les prisons, tout matériel lié à ces pratiques - seringues, aiguilles, eau de Javel, préservatifs ou protections de latex - relève de la contrebande (même de l’eau propre pour le rinçage du matériel est difficile à obtenir).

Résultat, un système de débrouille de la part des détenus, qui entraîne une pénurie de matériel d’injection et, partant, le partage généralisé des « seringues » de fortune (bricolées à partir de cartouches d’encre, de pailles et de cordes de guitare). En l’absence de préservatifs, les rapports sexuels, forcés ou consentis, se font couramment sans protection. En outre, le tatouage et le piercing, activités relativement à l’abri du danger de transmission du VIH ou de l’hépatite C dans les officines commerciales, deviennent des pratiques à haut risque en milieu carcéral. En effet, elles y sont interdites par la loi et le matériel nécessaire y est strictement proscrit ; il est donc précieusement conservé en secret et partagé par les détenus.
La décoration corporelle est une activité fortement valorisée et hautement ritualisée chez les détenus, pour qui « le tatouage crée des représentations permanentes de l’identité qui ne peuvent être confisquées par les autorités ; elles sont autant d’affirmations positives de soi dans un environnement foncièrement négatif ». Elle est aussi un moyen de signaler visuellement l’affiliation de chacun à tel gang ou telle clique, et donc de se distinguer parmi une foule d’individus anonymes et interchangeables. Illégales en prison, les activités impliquant l’usage d’aiguilles s’opèrent donc dans la clandestinité et sont, pour cette raison, sous-déclarées. Les chercheurs estiment toutefois que le tatouage concerne un nombre de prisonniers plus important que l’injection intraveineuse de drogues et pourrait bien constituer la première voie de transmission du virus du sida et de l’hépatite C derrière les barreaux.

Le problème est justement que, trop souvent, les détenus ignorent les mécanismes élémentaires de transmission, de prévention et de traitement des maladies virales. Souvent, ils ne bénéficient d’aucune couverture médicale avant leur mise sous écrou. Aux Etats-Unis, l’assurance-maladie est en effet tributaire du bon vouloir de l’employeur, qui l’offre à ses salariés en contrepartie d’une cotisation mensuelle prélevée sur le salaire. L’aide médicale gratuite, destinée aux indigents, exclut tout traitement visant la toxicomanie, les affections mentales et certaines autres maladies graves. […]

Megan Comfort, Le Monde Diplomatique, juin 2003.
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2003


Au cœur de la sanction, l’enfermement : Les Etats-Unis malades de leurs prisons

Selon les statistiques rendues publiques le 8 avril 2003 par le ministère de la justice, la France n’a jamais connu autant de détenus : 59 155 personnes sont incarcérées - pour 48 603 places ! - dans 185 établissements pénitentiaires. Caractéristique d’époques de crise économique, l’exigence sécuritaire se renforce, alimentée par les politiciens en quête de voix. L’année électorale 2002 a ainsi été marquée par une forte croissance de la population carcérale : du 1er septembre 2001 au 1er septembre 2002, le nombre de détenus a augmenté de 14 %. Accroissement de la durée d’emprisonnement, moindre recours aux réductions de peine et aux libérations conditionnelles, allongement de la détention provisoire, l’institution judiciaire évite la réflexion sur sa mission de réinsertion et les moyens d’éviter l’incarcération des personnes pour lesquelles elle est inutile ou nuisible (Lire « Le sens de la peine » et « Petites et grandes réformes »). Le gouvernement de droite a annoncé la création de 28 prisons d’ici à 2007 pour porter la capacité du parc pénitentiaire à 60 000 détenus. A ce rythme effréné, entendrait-on égaler le « modèle » américain ? On compte, aux Etats-Unis, près de deux millions de personnes incarcérées - 700 détenus pour 100 000 habitants. Mais cet emprisonnement de masse des pauvres pose plus de problèmes qu’il n’en résout.


Un adulte américain sur cent est en prison

Avec 2,3 millions de personnes incarcérées, 1% de la population américaine adulte se trouve derrière les barreaux. Un taux, révélé par le Pew Research Center, qui constitue à la fois un record dans l'histoire des Etats-Unis mais également dans le monde.
Le «International Herald Tribune» souligne que ce chiffre diffère de celui du ministère américain de la Justice qui est calculé sur l'ensemble de la population et non pas celle des adultes. Ainsi, selon le taux officiel, seul un Américain sur 130 est emprisonné.
Par comparaison, la Chine, avec une population de plus d'un milliard de personnes, arrive en deuxième position avec 1,5 million de prisonniers, suivie de la Russie avec 890.000 personnes détenues.
Sur la population globale, les Etats-Unis ont un taux de 750 détenus pour 100.000 adultes et enfants. A comparer avec un taux de 93 pour l'Allemagne et de 94,73 pour la France, selon les calculs de 20minutes.fr.

Tout le monde n'est pas égal face aux barreaux
Mais derrière ce chiffre emblématique de 1% se cache de fortes disparités ethniques. Alors qu'un adulte blanc sur 106 est incarcéré, c'est un hispanique sur 36 et un noir sur 15 qui sont en prison.
Le chiffre est encore plus frappant pour les classes d'âges inférieurs. Parmi les 20-34 ans, un noir sur neuf est derrière les barreaux.
Alors que les hommes sont dix fois plus susceptibles d'être emprisonnés que les femmes, la population carcérale féminine «progresse d'une manière beaucoup plus rapide» que celle des hommes, indique également le rapport de Pew. Mais là encore, les chiffres varient en fonction de la couleur de la peau. Ainsi, une femme noire sur 100 et une hispanique sur 297 sont en prison, contre une sur 355 femmes blanches.

Source : http://www.20minutes.fr, 2 mars 2008.

La prison en France : les conditions de vie.

L’organisation des prisons françaises.

Le système carcéral français est organisé en 3 types différents d’établissements pénitentiaires. Au 1er juin 2002, la France en comptait 185 :
- 117 maisons d’arrêt (MA) réservées aux détenus ayant une peine inférieure à un an ou étant dans l’attente de leur jugement. Le climat y est le plus difficile et l’organisation la plus sévère.
- 55 centres de détention (CD) réservés quant à eux aux personnes jugées et « fixées sur leur avenir ». Les horaires y sont plus souples puisque les détenus ont souvent accès à un travail.
- 13 centres de semi-liberté autonome, permettant aux condamnés d’exercer une activité précise, de recevoir un enseignement ou une formation professionnelle.


Déroulement d’une journée type en maison d’arrêt

7 heures Dans toutes les maisons d’arrêt le rituel est le même. C’est l’heure légale du réveil, samedi dimanche et fête comprises. Lorsque la porte s’ouvre pour le non moins traditionnel (mais pas toujours dit) "bonjour". Il faut, au moins exécuter un tressaillement visible (très important qu’il soit visible) afin d’éviter la première parole de la journée : "Bougez". C’est vrai j’oubliais, dès fois que dans la nuit nous ayons mis fin à nos jours…

7h30 Le bruit reprend pour la distribution du petit déjeuner… Un chariot avec deux grosses gamelles contenant pour l’une un semblant de café…la chaleur, l’odeur, mais une nouvelle fois ce n’est qu’un rêve… pour l’autre gamelle c’est… un semblant de lait. Pourquoi ? c’est très simple, car dès que… l’ensemble de ces deux liquides arrivent en bouche, nous revenons très vite à la réalité. Une petite plaquette, cette fois, de vrai beurre, est également distribuée, quelques fois, un fruit est rajouté ou un laitage. Le dimanche, c’est le grand luxe à la place du café c’est un chocolat, mais identique à la remarque du café faite précédemment…
Par contre la semaine si un mouvement (rendez-vous à l’infirmerie, à l’éducateur, un parloir… etc…) est programmé le surveillant l’annonce ainsi que l’heure. Cela pour que nous soyons prêt et surtout pour que nous n’allions pas à l’atelier. Il faut que nous attendions en cellule. La sempiternelle attente qui représente 90% du temps chez le détenu, je crois même que l’on peut dire 100% du temps. Les prévenus attendent le bon vouloir des magistrats, une hypothétique remise en liberté, un jugement, un appel, tout est fait pour attendre, attente espoir, c’est cela qui permet de faire défiler les jours… de continuer à croire en la vie…
8 heures Si aucun mouvement n’a été annoncé, programmé, c’est la sortie pour l’atelier. Si nous avons la chance d’être "classé" c’est le terme employé pour toutes personnes qui travaillent en prison. Le travail permet d’oublier un peu l’enfermement, la journée passe plus vite. Le travail permet de gagner un peu d’argent… Cet argent permet de pouvoir "cantiner" (cantiner veut dire en langage clair acheter). Cantiner pour améliorer l’ordinaire, pour la télévision (55F par semaine) pour le tabac, la nourriture… Mais pour les cantines j’y reviendrai plus en détail.

Pour l’instant, je vais essayer de vous expliquer le travail carcéral. Il y a plusieurs sortes de qualification en travail carcéral
- l’auxi c’est celui qui est classé au service général. Il y a ceux qui sont affectés à la cuisine, à la lingerie, et ceux qui sont en étage ; ces derniers sont affectés à la distribution des repas, l’entretien de leur étage de leur étage, le changement des draps, des serviettes, des torchons etc… je dirai des tâches ménagères.
- Le travail en atelier ce sont des concessionnaires qui emploient des détenus pour des sommes dérisoires… Les rémunérations sont de l’ordre de quatre fois moins chères q’à l’extérieur.

Je reprendrai juste une citation faite par un détenu que Madame Anne-marie Marchetti s’est permise de reprendre dans son livre : "Pauvreté en prison. Editions Eres en 1997". "Infraction légale. Si un patron dehors donnait un tel salaire pour le même nombre d’heures de travail, il irait aux Prud’hommes ou en prison pour exploitation. Les prisonniers sont en prison parce qu’ils on violé la loi, et en prison on viole la loi et on les exploite, ce n’est peut-être pas le bon système pour donner envie de respecter la loi et ceux qui gardent les prisonniers".

Si j’ai voulu citer cette phrase, c’est tout simplement parce qu’elle est vraie et vérifiable. Dans les rapports du Sénat : "Prisons : une humiliation pour la république" nous pouvons lire "On cite avec horreur l’exemple de Fresnes où à une époque les détenus étaient payés pour découdre des étiquettes "made in Taiwan" et recoudre des étiquettes "made in France". Ce n’était pas très pédagogique.
Alors que penser lorsque l’on est témoin, acteur de ce genre d’emploi ? … Où est la justice ? En qui croire ? Certainement pas en la justice. Surtout lorsque l’on pense que certains détenus sont là pour… contre façon.

Le retour des ateliers s’effectue vers 11h30. Pendant cette matinée "les inoccupés" ont droit à deux heures de promenade. Selon la maison d’arrêt, la taille de la cour de promenade varie.
11h30 Le retour en cellule signifie pour les plus chanceux, du courrier (cordon avec l’extérieur). Le courrier a été déposé par le surveillant dans la boîte aux lettres. Boîte aux lettres est un grand mot, très souvent elle est "fabriquée" avec une découpe dans une boîte de lessive et collée à la porte de la cellule. Nous pouvons presque dire boîte magique. En effet elle sert aussi pour les bons de cantine. Les bons de cantine sont ramassés le matin par l’auxi au moment du petit déjeuner.
Revenons donc sur les cantines. Il y a tellement de choses à en dire. Pour essayer d’être clair, je vais faire référence au guide du prisonnier qui est fait par l’Observatoire International des Prisons.

Tout d’abord qu’est ce que la cantine ? C’est la "boutique" de l’établissement pénitentiaire où le détenu peut acheter divers objets ou denrées dans la limite de ses moyens financiers (part disponible de son compte nominatif). Cette possibilité de "cantiner" s’exerce sous le contrôle du chef d’établissement et dans les conditions prévues par le règlement intérieur qui fixe les jours, heures, modalités des commandes et des livraisons.
Comment sont fixés les prix des produits vendus en cantine ? Les prix sont fixés périodiquement par le chef d’établissement sauf en ce qui concerne quelques produits comme le tabac, le pain et les journaux, ils tiennent compte des frais exposés par l’administration pour la manutention et la préparation.
Cette réglementation entraîne d’importantes disparités dans les prix pratiques dans les établissements pénitentiaires. Les prix pratiqués en cantine sont donc très souvent supérieurs à ceux du marché. Dans tous les cas, ils doivent être portés à la connaissance des détenus, c’est à dire indiqués sur les bons de commande.

Source : http://www.prison.eu.org/

A quoi sert la prison ?

Les buts des prisons varient selon les époques et surtout les sociétés. La plupart du temps, il s'agit :

• de protéger la société des éléments dangereux
• de décourager les gens de commettre à nouveau des actes interdits par la loi
• de rééduquer le détenu de manière à le réinsérer
• de soulager les victimes
• de faire taire les opposants politiques. Ce but est principalement visé dans les dictatures, mais les démocraties sont parfois, elles aussi, accusées d'agir de même avec des militants politiques
• d'empêcher des prévenus de prendre la fuite ou de compromettre leur futur procès, on parle alors de détention provisoire.

Autrefois, la prison servait également à enfermer les malades mentaux de manière à les isoler de la société. Depuis, la majorité des pays disposent d'hôpitaux psychiatriques. Mais les prisons contiennent une population relativement importante de personnes ayant des troubles mentaux.

Source : wikipédia.org

N'y aurait-il pas certains aspects qui primeraient plus que d'autres ?

La prison n’est-elle qu’une privation de liberté ?


Carandiru, Hector Babenco, Brésil, 2003, (2004, France)

Carandiru, la plus grande prison du Brésil, mais aussi une des plus violentes d’Amérique du Sud, était située à Sao Paulo. Inaugurée par le maire de l’époque en 1956, conçue pour n’abriter que 3 000 prisonniers à la fois dans de bonnes conditions et être une prison modèle, dans les faits ce centre pénitentiaire accueillait plus de 8 000 prisonniers ! Autant dire que les conditions de détentions n’étaient vraiment plus adaptées, ni à montrer en exemple.
Le quotidien des détenus de Carandiru se résumait à la drogue, aux bagarres, aux meurtres dans l’enceinte de la prison. Un détenu sur 5 était atteint du sida, mais les soins étaient loin d’être à la hauteur.
L’épisode le plus sombre de cette triste histoire eu lieu en 1992, le 2 octobre. Connu sous le nom de Massacre à Carandiru. Ce jour-là les prisonniers ont tenté une rébellion pour dénoncer leurs conditions de vie dans la prison. L’émeute devenue incontrôlable, la police militaire est entrée en jeu, et sur les 111 détenus morts ce 2 octobre, 102 furent tués par les balles des policiers. Ce jour noir est resté dans les mémoires.
Les prisonniers ne sont pas les seuls à avoir dénoncé les pratiques contraires aux droits de l’Homme dans ce centre. Drauzio Varella, médecin à Carandiru de 1989 à 2001 a écrit un livre (Estação Carandiru) sur son expérience, les conditions de vie déplorables des détenus. Le réalisateur Hector Babenco a tourné un film, une adaptation du livre dans l’enceinte même de Carandiru, avant que celle-ci ne soit détruite le 9 décembre 2002.
Depuis, le site est en reconstruction, mais il ne s’agit pas de prison. Cet endroit est maintenant dédié à un parc pour les jeunes, pour leur permettre de pratiquer des activités en extérieur.



Massacre do Carandiru completa 15 anos e permanece impune
"Os PMs dispararam contra os presos com metralhadoras, fuzis e pistolas automáticas, visando principalmente a cabeça e o tórax. Na operação também foram usados cachorros para atacar os detentos feridos. Ao final do confronto foram encontrados 111 detentos mortos: 103 vítimas de disparos (515 tiros ao todo) e 8 mortos devido a ferimentos promovidos por objetos cortantes", constatou a pesquisa. Houve ainda 153 feridos, sendo 130 detentos e 23 policiais militares. Nenhum policial foi morto.
Cerca de 80% das vítimas do massacre esperavam por uma sentença definitiva da Justiça, ou seja, não tinham sido condenados. Só nove deles haviam recebido penas acima de 20 anos. 51 dos presos mortos tinham menos de 25 anos e 35 tinham entre 29 e 30 anos. Dos detentos recolhidos na Casa de Detenção, 66% eram condenados por assalto e 8% por homicídio.
Quando a perícia chegou ao local da violência policial, os responsáveis pelo massacre haviam modificado a cena do crime, destruindo provas valiosas que teriam possibilitado a atribuição de responsabilidade pelas mortes a indivíduos específicos. Civis foram proibidos de irem até os andares superiores do Pavilhão 9, enquanto a PM dava ordens aos detentos para que removessem os corpos dos corredores e celas a fim de empilhá-los no 1° andar.
De acordo com a análise da perícia, só 26 detentos foram mortos fora de suas celas. A maioria deles foi atingida na parte superior do corpo, em regiões letais como cabeça e coração. Dos 103 mortos por arma de fogo, 126 receberam balas na cabeça, o pescoço foi alvo de 31 balas, e as nádegas levaram 17. Os troncos tiveram 223 tiros. "Os exames de balística informam que os alvos sugerem a intenção premeditada de matar", disse a pesquisa.
E acrescentou: "a tese de que houve confronto armado entre policias militares e detentos não é sustentada pelas provas dos autos do processo. A legítima defesa alegada pela cúpula da Polícia Militar não tem fundamento nos fatos". O laudo do Instituto de Criminalística concluiu que: "Em todas as celas examinadas, as trajetórias dos projéteis disparados indicavam atirador(es) posicionado(s) na soleira das celas, apontando sua arma para os fundos ou laterais. Não se observou quaisquer vestígios que pudessem denotar disparos de armas de fogo realizados de dentro para fora das celas".
Source : http://www.inesc.org.br/noticias/noticias-gerais/2007/outubro-2007/massacre-do-carandiru-completa-15-anos-e-permanece-impune/ 31.10.2007
Source : http://www.amnestyinternational.be/doc/article7127.html

Brésil - Acquittement du principal responsable du massacre de Carandiru
(AFP)
jeudi 16 février 2006, 8h49
SAO PAULO (AFP) - Le tribunal de Sao Paulo a acquitté mercredi le colonel à la retraite de la police militarisée (PM), Ubiratan Guimaraes, condamné auparavant à 632 ans de réclusion pour sa responsabilité dans la mort de 111 détenus lors d’une mutinerie dans la prison de Carandiru en 1992, a annoncé un porte-parole de ce tribunal. Par 20 voix pour et trois contre, le tribunal a annulé la sentence prononcée en 2001 et annoncé l’acquittement de Guimaraes alléguant qu’il y avait eu "une erreur" et que le procès avait été "politique" à l’époque, a indiqué cette source. Photo agrandir la photo
Le parquet de Sao Paulo avait accusé Ubiratan Guimaraes d’être le responsable du massacre. Il était à la tête, le 2 octobre 1992, de l’opération lancée contre une mutinerie à la Maison d’arrêt de Carandiru (Etat de Sao Paulo) qui abritait 2.000 détenus. Au cours de l’opération, 111 prisonniers avaient été tués par la police. L’opération s’était soldée également par 153 blessés dont 23 policiers. Passé d’un tribunal militaire à un tribunal civil après un changement de législation, le procès avait été suspendu en 1994 quand Ubiratan avait été élu député de l’Etat de Sao Paulo. Il avait repris en 2001 et le colonel avait été condamné à 632 ans de prison. Guimaraes avait alors fait appel et attendait en liberté le nouveau jugement.
Le colonel à la retraite est encore député de l’Etat de Sao Paulo pour le Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (PSDB, opposition), la formation de l’ancien président Fernando Henrique Cardoso. Il appartient au groupe de soutien au gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin (PSDB), candidat à la candidature pour la présidence de la république à l’élection d’octobre prochain.
Le colonel a toujours nié être le responsable du massacre. Il a reconnu néanmoins avoir laissé entrer 300 hommes des forces anti-émeutes armés de mitraillettes dans la prison.
La décision du Tribunal a été qualifiée mercredi "d’énorme absurdité politique" par le procureur Felipe Lopes Cavalcanti, qui a déjà annoncé que le parquet ferait appel.
Le Mouvement national des droits de l’Homme a déploré que 84 policiers impliqués dans le massacre n’aient toujours pas été jugés en raison de recours successifs présentés et que 29 autres, tous des gradés dont plusieurs occupent encore des postes au sein de la police militarisée, n’ont même pas fait l’objet d’un procès. Ils avaient été accusés de lésions corporelles légères, des délits qui ont déjà prescrit.
Conçue en 1956 pour abriter 500 détenus, la prison de Carandiru qui a été fermée en 2002 a abrité jusqu’à 7.000 détenus et était devenue la plus grande d’Amérique Latine.

Source : http://apa.online.free.fr/breve.php3?id_breve=1470

dimanche 28 septembre 2008

Petite aide pour la dissertation de mercredi "Peut-on tout exprimer ?"



Bah oui, c’est vrai ça, peut-on tout exprimer ? Mais ceci n’est pas une problématique. Et non !
Donc on va s’y prendre logiquement, méthodologiquement. On y va.




Analyse du sujet

Je suis gentille, je vous donne déjà une base d’analyse.

 A quel type de sujet appartient ce sujet ?
Les questions qui commencent par « Peut-on ».« Peut-on » a deux sens possibles : Est-il possible effectivement ? et A-t-on le droit ? Suivant les sujets, la problématique différera.
« A-t-on le droit de tout exprimer ? »
« Est-il possible de tout exprimer ? »

Répondre à la question en troisième partie au terme d’une problématique.
 Quels sont les mots importants pour traiter ce sujet ?
tout – exprimer

 Analyse des liens des termes entre eux (y a-t-il des termes plus importants que d’autres, quels sont leur(s) sens).
exprimer = différent de communiquer ou transmettre
= extérioriser une idée grâce à des mots ou des gestes (comment rendre sensible au mieux ce que je pense, rapport pensée / langage
= faire savoir quelque chose à autrui
tout = tout est-il exprimable ? (différent d'exprimer quelque chose)


Ecrire tout ce qui vient à l’esprit concernant ce sujet

Là, c’est à vous de jouer. Passez-y au moins 15 minutes, prenez comme bases le cours, votre livre, votre tête…


Définition de la problématique

Mais justement, c’est quoi une problématiqueeeeeeeeeeeeeeeeee !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bon, comme vous avez pu vous en rendre compte, ce n’est pas évident. Et malheureusement, il n’y a pas de solution miracle, sinon ça se saurait. Le secret, c’est l’entraînement. Et oui, donc ce n’est pas anormal si cela vous paraît infaisable. C’est donc ce qu’on va faire cette année, s’entraîner. Et bien sûr, ça va prendre du temps, il ne faut pas vous décourager, mais au contraire vous entêter, ça paye à la fin. Courage…


Quelques trucs tout de même…
Reformuler avec vos propres mots la question qui vous est posée :
 Utiliser des synonymes,
 Inverser le rapport entre les termes quand il s’agit d’une comparaison,
 Substantiver les verbes, et inversement,
 Détailler les implications ou les sous-entendus d’un terme, d’une notion
Etc.… Tout est possible !
La seule règle absolue : se demander constamment si ses propos sont en relation directe avec le sujet.

Bon, j’espère que ça vous aura un peu aidé pour la dissertation à rendre la semaine prochaine. Et comme le secret, c’est l’entraînement, je vous proposer un nouveau sujet que vous pouvez (c’est fortement conseillé, d’autant que, rappelez-vous, vous devez me rendre au moins 2 mini-devoirs par trimestre) me rendre le mercredi 8 octobre.

"Le langage ne fait-il que dire des choses ?"

Et voilà : problématique, plan détaillé (et détaillé, ça veut dire 3 parties avec chacune 2 ou 3 sous-parties, elles-mêmes composées d’une idée directrice, d’un exemple, d’une référence à une théorie philosophique (si possible)), introduction, conclusion.

Ah oui, une dernière chose, pensez PROGRESSION.

lundi 22 septembre 2008

Comme c'est difficile la problématique...

Bon, je viens de terminer de corriger vos premiers devoirs de philo et... Je n'en dis pas plus. Juste qu'il faudrait que vous vous attachiez aux méthodes, même si vous ne les utilisez plus par la suite. Au début, ça aide, si, si. C'est lorsqu'on maîtrise bien une méthodologie qu'on peut s'en détacher.

Quelques petits conseils rapides : pensez à la progression de votre réflexion, allez voir les "10 types de sujets au bac philo", faites trois parties, pensez que le sujet fait allusion au langage, mais pas uniquement, arrêtez de me parler de liberté d'expression, oubliez le copier-coller du cours, pensez par vous-mêmes.

Bon courage pour l'introduction et la conclusion.

Grille de correction (introduction et conclusion de la dissertation)

Introduction de la dissertation

énoncé de la doxa 1,5
énoncé du paradoxe (avec mention du sujetentre guillemets) 0,5
explication du paradoxe 1,5
explication de l'intérêt du sujet (éventuellement définition des termes du sujet) 2
pertinence de la problématique 2,5
plan 3
orthographe 0,5
grammaire 0,5

total : 12 points

Conclusion de la dissertation

résumé des idées principales développées dans le devoir 3
adéquation entre le plan annoncé et les idées résumées 0,5
réponse à la problématique 1,5
ouverture du sujet / limites du sujet 1
orthographe 0,5
grammaire 0,5

total : 7 points


et bien sûr...
faire des phrases courtes (0,5 point)
pas de généralités (0,5 point)

et voilà !!!

« Peut-on tout exprimer ? » : analyse du sujet

 A quel type de sujet appartient ce sujet ?
Les questions qui commencent par « Peut-on ».« Peut-on » a deux sens possibles : Est-il possible effectivement ? et A-t-on le droit ? Suivant les sujets, la problématique différera.
« A-t-on le droit de tout exprimer ? »
« Est-il possible de tout exprimer ? »

Répondre à la question en troisième partie au terme d’une problématique.

 Quels sont les mots importants pour traiter ce sujet ? tout – exprimer

 Analyse des liens des termes entre eux (y a-t-il des termes plus importants que d’autres, quels sont leur(s) sens).

exprimer = différent de communiquer ou transmettre
exprimer = extérioriser une idée grâce à des mots ou des gestes (comment rendre sensible au mieux ce que je pense, rapport pensée / langage
exprimer = faire savoir quelque chose à autrui

tout = tout est-il exprimable ? (différent d'exprimer quelque chose)

mardi 16 septembre 2008

Ebauche de dissertation : « Peut-on tout exprimer ? »

1. Analyse du sujet.
 A quel type de sujet appartient ce sujet ?
 Quels sont les mots importants pour traiter ce sujet ?
 Analyse des liens des termes entre eux (y a-t-il des termes plus importants que d’autres, quels sont leur(s) sens).

2. Ecrire tout ce qui vient à l’esprit concernant ce sujet.

3. Définition de la problématique.

4. Classer :
 les idées qui vont servir pour l’introduction
 les idées qui vont servir pour la conclusion
 les autres idées à utiliser dans le plan : ces éléments seront ensuite à ordonner en fonction des parties

5. Rédaction du plan.
 organiser les idées / les arguments de manière logique, selon une progression
 donner des références philosophiques qui permettent d’appuyer les arguments (citations si possible)
 trouver des exemples (pas seulement des exemples de la vie quotidienne, mais aussi des exemples philosophiques)
 faire des phrases de transition entre chaque grande partie

6. Rédaction de l’introduction et de la conclusion au brouillon.

Introduction
 opinion commune (doxa)
 paradoxe (c’est le sujet)
 explication de l’intérêt du sujet (éventuellement définitions des termes du sujet)
 problématique
 plan

Conclusion
 résumé des idées principales développées dans le devoir
 réponse à la problématique
 ouverture du sujet / limites du sujet

7. Rédaction du développement.
 séparer les parties, les paragraphes, aérer le devoir
 faire des phrases de transition entre chaque partie


Conseils
 se relire
 faire des phrases courtes
 pas de généralités

Les 10 types de sujet au bac philosophie

 Les sujets qui invitent à construire une définition.
Exemple : Qu’est-ce qu’une évidence ?
Il s’agit dans ces sujets, d’une problématique relative à l’essence. Au terme d’une problématique (les deux premières parties), vous devez répondre à la question en troisième partie, c’est-à-dire donner une définition univoque. S’il n’y a pas de définition possible, il faut expliquer pourquoi. La première tâche consiste à transformer la question en problème. Pour cela, il faut partir d’une définition immédiate, non réfléchie.
Exemple : est évident ce qui me paraît indubitable, ce dont je ne peux pas douter. Puis soulever une objection : mais ce qui me paraît indubitable peut être faux, ne serait-ce que parce que j’oublie des raisons de douter. D’où le problème : comment distinguer l’évidence de la pseudo-évidence ? Y a-t-il un critère d’évidence ? Y a-t-il une évidence de l’évidence ?

 Les questions qui commencent par « Peut-on ».
« Peut-on » a deux sens possibles : Est-il possible effectivement ? et A-t-on le droit ?
Suivant les sujets, la problématique différera.
Exemple : Peut-on tout dire ? signifie « A-t-on le droit de tout dire ? »
Autre exemple : Peut-on parler pour ne rien dire ? signifie « Est-il possible de parler pour ne rien dire ? »
Répondre à la question en troisième partie au terme d’une problématique.

 Les questions qui commencent par « Pourquoi ».
« Pourquoi a deux sens possibles : Pour quelles raisons ? et Dans quel but ?
Deux types de problématiques donc : l’une relative à la causalité, voire au fondement ; l’autre à la finalité.
Exemple de sujet : Pourquoi parle-t-on ? Problématique relative à la finalité.
Autre exemple : Pourquoi obéit-on aux lois ? Problématique relative à la causalité, aux fondements. En l’absence de lois, c’est la loi du plus fort qui s’impose. L’une des raisons de la loi, c’est de protéger les faibles. Une autre raison est de permettre la coexistence d’être libres.

 Les sujets qui commencent par « Faut-il ».
« Faut-il » a trois sens : Est-il nécessaire ? (nécessité objective et subjective), A-t-on raison ? (est-ce rationnel, est-ce raisonnable ?) et Est-ce un devoir ?
Trois sortes de problématiques donc : l’une relative à la nécessité ; la deuxième relative à la raison ; la troisième relative au devoir.
Exemple de sujet : Faut-il n’admettre comme vrai que ce qui peut être prouvé ? Problématique relative à la nécessité.
Autre exemple : Faut-il laisser une place à la fantaisie dans la conduite de la vie ? Problématique relative à la raison.
Dernier exemple : Faut-il toujours dire la vérité ? Problématique au devoir.

 Les sujets qui commencent par « Existe-t-il ».
Exemple : L’inconscient existe-t-il ?
Ce type de sujet vous demande de réfléchir sur le rapport entre un concept et l’existence effective de la chose qui y correspond. L’inconscient, par exemple, a été défini par Freud. Ce dernier en prouve l’existence. Dans la première partie, on définira l’inconscient et on exposera les preuves de Freud. En deuxième partie, on mènera la critique de ces preuves. En troisième partie, on tranchera.

 Les sujets qui mettent deux notions en parallèle.
Exemple : Savoir et croire.
On développera d’abord les rapports d’opposition entre les deux notions. Puis on montrera que les choses sont plus complexes (il n’y a pas de savoir sans croyance). En troisième partie, on essaiera de préciser au mieux les véritables rapports entre le savoir et la croyance (liens d’interdépendance).
Fais attention : l’ordre des notions est important. Le sujet savoir et croire diffère du sujet croire et savoir. Dans l’un, on vous demande de définir le savoir par rapport à la croyance. Dans l’autre, la croyance par rapport au savoir.
On peut parfois essayer d’envisager les rapports d’infériorité ou de supériorité.
Exemple : le beau naturel et le beau artistique. On peut poser la question : le beau naturel est-il supérieur au beau artistique.
Exemple de plan : thèse (le beau naturel est supérieur au beau artistique), antithèse (le beau artistique est supérieur au beau naturel), synthèse (il n’y a de beauté qu’artistique).

 Les sujets sous forme de proposition.
Exemple : L’homme a-t-il une nature ?
Ce genre de sujet appelle un plan dialectique : thèse, antithèse, synthèse. En enlevant le point d’interrogation, on obtient la thèse : l’homme a une nature. Il s’agit de trouver la contradictoire : l’homme n’a pas de nature, il a une culture. On développera d’abord la thèse proposée par le sujet, puis la thèse opposée. On tranchera en troisième partie. Le même sujet peut se présenter sous forme d’alternative.
Exemple : L’art est-il imitation ou création.
Ici la thèse et la contradictoire vous sont données.

 Les sujets qui mettent jeu plusieurs notions du programme.
Exemple : La politique est-elle affaire de technique ?
On a ici deux notions du programme : la politique et la technique, mais le sujet vous demande de vous interroger essentiellement sur la politique.
Exemple de problématique : La politique est-elle affaire de technique ou de morale ?
Plan possible : la politique est affaire de technique, référence à Machiavel ; la politique est affaire de morale, référence à Platon ; la politique est le pratique du droit qui a pour tâche de rendre possible la coexistence d’êtres libres, référence à Kant.

 Les sujets sous forme de citation.
Exemple : Que pensez-vous de cette réflexion de Rousseau : « la liberté est l »obéissance à la loi qu’on s’est prescrite » ?
Un tel sujet ne peut être traité si tu ignores tout de la thèse de Rousseau. En première partie, il s’agit de développer la thèse de l’auteur dans son apparence immédiate. Dans une deuxième partie, on tentera de problématiser (objections, thèse opposée). Dans une troisième partie, on montrera, la plupart du temps, en quel sens la thèse de l’auteur est vraie.

 Les questions, triviales ou atypiques, apparemment sans lien avec le programme.
Exemple : Demain le soleil se lèvera. Qu’en pensez-vous ?
Sujet déroutant pour le candidat qui ne sait pas que cette proposition est extraite d’une œuvre de Hume : la proposition Demain le soleil se lèvera n’est pas évidente par elle-même (le contraire est un fait inconcevable). Les vérités des faits sont uniquement constatées par l’expérience. Le problème posé est donc celui de la connaissance. Dire « demain », c’est aller au-delà de ce qui est donné dans une expérience.
D’où la problématique : la connaissance dérive-t-elle entièrement de l’expérience ? Jusqu’à quel point peut-elle s’affranchir de l’expérience ? La connaissance de Hume et de Kant est ici requise.

Méthodologie : la dissertation

1. Le paradoxe du sujet et sa problématique.

• Le paradoxe du sujet : face à un sujet de philosophie, vous devez identifier la tension interne dont le sujet est porteur, c’est-à-dire ce qui le rend intéressant (et si vous ne le trouvez pas intéressant, abstenez-vous de la dire car c’est à vous de rendre le sujet intéressant pour le lecteur : c’est l’exercice de la dissertation).

• Problématiser, c’est montrer le caractère paradoxal du sujet, faire apparaître un « problème » là où on n’en voit pas à première vue. Problématiser, c’est l’objectif de la philosophie : montrer que des choses apparemment évidentes recouvrent en fait quantité de problèmes.

• Pour élaborer une problématique, vous devez vous poser les questions suivantes :
1. Quel est le préjugé visé par le sujet ?
2. Comment critiquer ce préjugé ?
3. Y a-t-il moyen d’aller plus loin que cette simple critique (et de la critiquer à son tour) ?
Et vous avez votre plan ! C’est pourquoi il est si important d’identifier le paradoxe du sujet : tout se construit ensuite à partir de lui.

• La problématique, c’est la manière dont va être traité le sujet, le problème posé et la recherche de la solution. C’est donc l’objectif que vous vous fixez, ce que vous vous proposez de démontrer au terme de votre dissertation.

• Attention : ne pas confondre la « question » posée par le sujet (avec le point d’interrogation), et le « problème » qui lui est sous-jacent (qui n’est pas forcément énoncé sous forme de question). Ce serait comme confondre la question « Comment aller à Paris ? » et la liste des obstacles que l’on peut rencontrer sur la route.

• Dans une problématisation, tous les aspects de la définition du concept ne sont pas d’égale importance : c’est à vous de choisir ce qui est important pour mettre en valeur le sujet que vous traitez.


2. Le travail de définition.

• La valeur d’une copie repose en partie sur votre capacité à expliquer les définitions des notions sur lesquelles vous travaillez. Souvent, la sujet prend la forme d’une question (ex : le silence ne dit-il rien ?). Vous avez parfois tendance à chercher à répondre directement à la question sans expliquer les notions qu’impliquent le sujet. Vous faites alors une liste d’arguments dans un sens, puis une autre liste dans l’autre sens, sans voir qu’une même notion peut avoir plusieurs définitions. Pour pouvoir répondre à la question posée, vous devez vous demander quel est le sens des notions utilisées, et ne pas faire comme si c’était une évidence.

• Répondre sans réfléchir aux arguments amène à mélanger les arguments et à ne pas véritablement les justifier. En revanche, si vous partez de définitions explicites, le correcteur sait sur quoi s’appuient les réponses.

• Attention : il ne suffit pas de recopier les définitions du dictionnaire dans l’introduction ou dans la première partie, et ne plus s’en servir par la suite. Si vous posez ces définitions, c’est pour vous en servir par la suite, pour les questionner, pour voir s’il n’y en a pas d’autres possibles qui mènent à d’autres réponses possibles.

• On peut dire qu’une dissertation procède par hypothèses successives :
1. 1ère partie : 1ère hypothèse de réponse au sujet à partir d’une 1ère définition des notions.
2. 2ème partie : 2ème hypothèse de réponse à partir d’une définition obtenue par remise en question de la première.
3. 3ème partie : tentative de réponse à la question à partir d’une définition qui se veut plus complète, plus compréhensive des notions du sujet.

• Le but de la dissertation est de parvenir à une définition plus unitaire, moins parcellaire ou caricaturale que les définitions proposées dans les premières parties. Vous n’apportez pas LA réponse au sujet et LA définition des notions concernées mais – et c’est déjà bien – vous avez apporté des arguments qui rendent les objections plus difficiles (mais pas impossibles !).

3. Les références et les citations.

• Un des critères d’évaluation est votre capacité à utiliser des références philosophiques (citations, exemples) en les intégrant dans votre propre raisonnement.

• L’utilisation d’un exemple pour illustrer une thèse n’est pas là pour « faire beau » : le but est de prouver ou de justifier la thèse que vous défendez.

• La référence à un auteur n’a d’intérêt que si vous l’expliquez.

• Les références ne sont pas des obligations, mais c’est l’occasion de montrer que vous savez des choses et que vous êtes capables de les réutiliser pour votre propre réflexion.

• Attention :
1. Ne pas citer un auteur comme vérité sans aller plus loin (ex : Aristote l’a dit, donc c’est vrai).
2. Laisser une citation sans explication comme si tout était clair.
3. Accumuler une série de citations plus ou moins équivalentes : ça fait catalogue.
4. Faire tout ça à la fois…

• L’exemple décrit une situation concrète : c’est à vous d’élaborer une justification, une interprétation en fonction du sens que vous voulez donner à l’exemple. Car l’exemple ne prouve pas la valeur universelle de la thèse qu’il illustre. C’est votre dissertation qui va examiner s’il n’existe pas des contre-exemples. La dissertation est donc une recherche d’exemples et de contre-exemples.

• Vous pouvez prendre un auteur comme représentant d’une certaine thèse philosophique. Mais ne faites pas parler l’auteur à votre place. Il faut examiner, à travers l’exposé de sa pensée, une certaine possibilité philosophique. Pour schématiser, vous pouvez construire votre dissertation avec un auteur par partie. Votre dissertation serait alors comme trois petits commentaires de textes (s’il y a trois parties) mis bout à bout et articulés autour d’une problématique commune.

• Références et exemples n’ont de sens que s’ils sont expliqués : il faut expliquer leur sens et préciser au correcteur ce qu’ils apportent à votre raisonnement. Ce n’est pas du « copier-coller » mais une réflexion.

• Comment introduire un exemple :
1. Introduction de la citation : résumé de ce qui précède et du problème auquel vous êtes arrivés.
2. 1ère citation : résumé du problème.
3. Reprise des termes de la citation pour faire progresser l’analyse.
4. 2ème citation : résolution du problème par l’auteur.
5. Analyse des termes de la citation.
6. Conclusion : résolution personnelle du problème.


4. La structure et le plan.

• Autre critère d’évaluation important : votre capacité à construire un plan. Vous devez avoir des idées, mais surtout savoir les ordonner, créer une dynamique de la pensée, qui expose les termes d’un problème et permet d’arriver à une proposition de solution.

• Structure générale d’une dissertation :
1. Position d’un problème (introduction).
2. Hypothèse de réponse (1ère partie).
3. Examen des limites de la 1ère hypothèse et proposition d’une 2ème hypothèse (2ème partie).
4. Tentative de résolution de la contradiction entre la 1ère et la 2ème hypothèse par proposition d’une 3ème hypothèse (3ème partie).

• Attention à la formule thèse-anti-thèse-synthèse : vous ne proposez pas une thèse (affirmation qui se donne pour vraie) mais une hypothèse (supposition de réponse possible). Il ne s’agit pas de démontrer une chose et son contraire (c’est-à-dire se contredire), mais d’examiner des argumentations contradictoires (faire progresser votre réflexion sur un problème en essayant d’atteindre une solution).

• La 3ème partie n’est pas un compromis de la 1ère et de la 2ème partie : elle consiste à proposer une solution au problème posé dans l’introduction qui n’a pas bien été résolu par les deux premières parties.


5. L’introduction.

• Introduire un sujet, c’est montrer l’intérêt du sujet, c’est-à-dire comprendre pourquoi il pose problème, et voir quel va être le cheminement pour traiter et tenter de résoudre ce problème.

• Plan d’introduction :
1. Doxa : opinion commune, courante, facile à admettre en ce qui concerne le sujet.
Par définition… ou D’après l’opinion commune… ou On a coutume de dire que.. + énoncé de la doxa
2. Paradoxe avec l’intitulé exact du sujet entre guillemets. C’est ce qui rend le sujet problématique. Introduire un sujet, c’est montrer au correcteur que le sujet sort de l’ordinaire.
La question [intitulé du sujet] peut donc paraître paradoxale puisqu’elle laisse entendre que… [quelque chose de contraire à la doxa]
3. Justification du sujet : contre-paradoxe montrant que le sujet n’est pas aussi illogique qu’il paraît.
Toutefois, cette question est justifiée puisque… [contre-paradoxe = justification du sujet]
4. Annonce du plan et de la problématique : le plan reprend les éléments que vous venez de mettre en évidence. La problématique est donc la manière dont vous allez résoudre le problème (ou paradoxe).
Nous verrons dans un premier temps…[élaboration de la doxa] Puis, dans un second temps… [élaboration du paradoxe] Enfin, dans une dernière partie…[énoncé de la manière dont vous comptez résoudre le problème]


6. La conclusion.

• La conclusion de la dissertation sert à rappeler que la solution apportée en troisième partie n’est pas « la » vérité finale, mais une thèse qui peut donner lieu à de nouvelles problématisations (qu’il appartiendrait à une autre dissertation de traiter).

• Il faut répéter ce qui est nécessaire pour introduire un nouveau problème.


7. Conseils de méthode le jour de l’épreuve (4 heures).

• Le choix du sujet (10 à 15 minutes) : ne vous précipitez pas sur le sujet qui vous semble le plus facile, c’est peut-être une erreur. Lisez attentivement les trois sujets proposés et essayez d’imaginer les développements que vous pourriez faire par la suite.

• Recherche des idées en vrac (20 minutes) : notez sur un brouillon tout ce qui vous vient à l’esprit (idées personnelles, références possibles à des auteurs ou à des textes, souvenirs littéraires, emprunts à l’histoire ou à l’actualité, exemples, etc.).

• Elaboration du plan (40 à 45 minutes) : il faut maintenant mettre les idées en ordre. Vous devez avoir à l’esprit l’idée directrice du sujet et la formuler clairement, et parvenir à « classer » vos idées, exemples, etc. pris en note dans les différentes parties et sous-parties. Vous devez également penser aux transitions qui permettront de passer d’un argument au suivant. Ne jamais bâcler un plan.

• Rédaction de l’introduction (10 minutes) : cf. plus haut.

• Rédaction du reste de la copie (2 heures et demie) : vous devez avoir le plan sous les yeux. Il s’agit maintenant de formuler et d’expliciter vos idées et arguments. Formulez clairement, évitez le jargon inutile et le style trop familier. Pas de généralités (de tous temps… les philosophes… on pense que… les hommes… l’humanité…).

• Relecture (10 minutes) : une copie avec le moins de fautes d’orthographe et de grammaire donne une bien meilleure impression au correcteur.

samedi 13 septembre 2008

Cours : le langage

Un langage / Le langage
Par langage au sens large, on entend tout système d’expression ou de communication, qu’il s’agisse de signes vocaux ou graphiques, ou encore naturels. C’est ainsi qu’on parle du langage des animaux, du langage gestuel, du langage des arts. Mais, au sens strict, on entend par langage le langage humain articulé en sons et en mots. D’où la distinction entre un ou des langages et le langage.

La langue / La parole
La langue et la parole se distinguent l’une de l’autre mais sont solidaires. La parole est la production verbale de l’individu, mais elle renvoie à la langue, c’est-à-dire à un système de règles qui permet à une communauté de s’entendre. La langue présuppose la parole : historiquement, la parole est nécessaire pour que la langue s’établisse ; c’est aussi en entendant parler les autres que nous apprenons notre langue maternelle ; enfin c’est la parole qui fait évoluer la langue. Il y a donc interdépendance entre la langue et la parole.

Persuader / Convaincre
Persuader, c’est d’abord, pour les Grecs, utiliser la magie du discours. Platon (philosophe grec, 427-348) dénonce dans le Gorgias les sophistes (Le termes sophiste a trois sens différents qu'il ne faut pas confondre. Ainsi, il peut désigner : un ensemble de penseurs, d'orateurs et d'enseignants grecs du Ve siècle av. J.-C. (et du début du siècle suivant) ; chez Platon et la plupart des philosophes jusqu'à nos jours, une perversion volontaire du raisonnement démonstratif à des fins le plus souvent immorales ; le développement de la réflexion et de l'enseignement rhétorique, en principe à partir du IVe siècle av. J.-C., en pratique à partir du IIe siècle ap. J.-C. dans l'Empire romain.) et les rhéteurs qui charment ou séduisent leurs interlocuteurs et leur font croire que ce qu’ils disent est vrai. En revanche, convaincre, c’est argumenter, démontrer. Ce qui suppose le sens du vrai. Dans les Pensées, Pascal (Blaise Pascal, philosophe et mathématicien français, 1623-1662) distingue l’art de convaincre (obtenir l’adhésion d’autrui à l’aide de preuves rationnelles) et l’art de persuader (agréer, plaire).


Définition, problématisation.
Le langage est UN moyen de communication, mais pas LE moyen de communication. Exemples d’autres moyens de communication : le regard, le toucher, etc.
Le langage sert à dire, il vise donc une efficacité d’expression et de transmission. Mais il sert aussi à parler, même parfois « pour ne rien dire ». Le verbe dire renvoie à de l’information, alors que le verbe parler a un sens de communication. Et pour qu’il y ait communication, il faut plusieurs interlocuteurs. Mais alors, quelle différence y a-t-il entre dire et parler ? Avec le verbe parler, la mise en commun prime, alors qu’avec le verbe dire, c’est le contenu mis en commun qui importe.
Question : Le langage sert-il à communiquer ou à informer ?

Les deux notions de langage et de communication ne coïncident donc pas. D’une part, il existe d’autres systèmes de signes que le langage (même s’ils sont parfois aussi appelés langages), et d’autre part, le langage peut servir à autre chose qu’à communiquer : formuler et expliciter sa pensée.
Exprimer la pensée est une condition préalable du langage, car comment pourrait-il communiquer s’il échouait à exprimer la pensée. Mais cette maîtrise de la pensée ne va pas de soi : peut-on dire qu’il y a adéquation entre langage et pensée, ou au contraire le langage ne réussit pas à exprimer la pensée ?
Question : le langage est-il un intermédiaire efficace pour la pensée, ou bien y a-t-il au contraire une médiation du langage ?

On peut faire l’hypothèse que le langage exprime et communique la pensée à partir d’un code rigoureux. La compréhension serait alors un décodage, et le sens de la communication fondé sur un système du langage. Le langage apparaît alors comme un instrument humain au service de l’efficacité d’une fin (se comprendre, communiquer, faire passer des informations). Il relèverait donc du pur artifice. Y a-t-il d’autres êtres vivants qui utilisent le langage parlé ?
Mais si d’un autre côté le langage peut se définir par l’homme, être vivant parlant naturel, peut-on dire que le langage relève de l’ordre de la nature ?
Question : le langage est-il naturel ou artificiel ?


1. La question de l’origine du langage.
A. L’origine et l’emploi.


Si l’on entend par langage tout système de signes pouvant servir de moyen de communication, on peut être tenté de parler de langage animal. Dans Vie et mœurs des abeilles, Karl Von Frisch (éthologue autrichien, 1886-1982) montre que les abeilles disposent d’un mode de communication différencié leur permettant d’indiquer la distance et la direction d’un gisement de pollen. Cependant, les différences entre ce mode de communication chez les abeilles et le langage humain sont considérables. D’une part, le message des abeilles est comportemental, sans intervention d’un appareil vocal, alors qu’il n’y a pas de langage sans voix. D’autre part, il n’y a pas de dialogue chez les abeilles, leur message n’appelle aucune réponse. Par ailleurs, le contenu du message de l’abeille se rapporte à une seule donnée, la nourriture. Le contraste est évident avec les contenu du langage humain qui varient de manière illimitée et s’adaptent à toutes les situations. Mais la différence essentielle est que le message des abeilles est inarticulé, indécomposable en éléments. Or le langage humain s’articule à un double niveau : celui des sons et celui des mots.

Pour toutes ces raisons, Benveniste (Emile Benveniste, linguiste français, 1902-1976) affirme que l’on ne peut pas parler de langage des abeilles, ni plus généralement de langage animal. Les cris, les gestes, les danses, ne sont que des signaux, des stimuli naturels qui déclenchent chez les autres animaux un comportement particulier. Il n’y a de véritable langage que si l’on suppose une intention de communiquer. Seul l’homme invente, utilise intentionnellement et comprend des signes.

L’emploi du langage peut donc être déterminé comme dénomination. La dénomination est d’une part le processus par lequel un nom renvoie à une chose ou un état, et d’autre part le processus par lequel ce renvoi fait l’objet d’une acceptation générale (par exemple, tout le monde sait ce qu’est un chien, mais le mot chien n’est pas équivalent à l’être vivant chien). C’est la correspondance du nom à ce qu’il renvoie - qui semble aller de soi - qui fait question.


B. La question de la dénomination.

Le dialogue de Platon (philosophe grec, 427-348) qui a mis cette question en son centre (Cratyle) voit deux thèses s’y opposer :
 La thèse conventionnaliste, défendue par Hermogène, selon laquelle la justesse du nom n’est qu’une convention.
Ex : quand des parents cherchent un prénom pour leur enfant, ils se mettent d’accord sur un prénom ; ils procèdent donc par convention.
 La thèse naturaliste, défendue par Cratyle, selon laquelle les noms sont justes par nature.

Hermogène soutient qu’ « aucun être particulier ne porte aucun nom par nature, mais il le porte par effet de la loi, c’est-à-dire de la coutume de ceux qui ont coutume de donner des appellations » (Platon, Cratyle, 384 d-e, GF-Flammarion, 1998, p. 69.). Le nom qu’on donne à une chose est juste quel qu’il soit, du moment qu’on en prend l’habitude.
La thèse de Cratyle repose au contraire sur l’ambition de l’universalité. Les noms sont justes par nature, c’est-à-dire qu’ « il y a, par nature, une façon correcte de nommer les choses, la même pour tous, Grecs et Barbares » (Ibidem, 383 &-b, p. 67.). Que les Grecs et les non-Grecs appellent tous de la même façon les mêmes choses, c’est la condition pour sauver l’univocité (un seul sens, contraire d’équivoque) du réel.

Mais ces deux thèses ne peuvent être retenues :
 La thèse naturaliste est impossible à appliquer tout le temps : la sonorité d’un mot ne correspond pas toujours à sa signification.
Ex : dureté à des consonances dures (d-r-t), mais rédemption également.
 Et la thèse conventionnaliste disant que la dénomination des mots ne se fait que par convention, est inapplicable également. Car il faudrait alors faire remonter l’origine du langage à une sorte de convention générale originaire où auraient été définis tous les termes premiers à l’aide desquels les autres auraient été attribués. La première convention suppose toujours une convention préalable. En d’autres termes, le langage à besoin, pour commencer à exister, de se fonder sur un langage déjà existant, et ainsi de suite.


C. Langage et besoin.

La question du langage repose sur celle de son origine. Et cela implique de la mettre en relation avec la société.
Chez Platon (philosophe grec, 427-348), l’idée d’un accord par nature entre le nom et la chose va de paire avec une conception d’une sociabilité naturelle entre les hommes.

Pour Rousseau (Jean-Jacques Rousseau, philosophe suisse, 1712-1778), c’est le contraire. La sociabilité n’est pas naturelle, c’est la dispersion qui l’est. Dans ce cas, le langage serait impossible puisque les hommes n’arrivent pas à se lier, et donc à créer un langage. Mais le langage existe. Rousseau postule donc que c’est grâce au lien si fort entre l’homme et la nature (la loi naturelle) que celui-ci commence à parler. C’est parce que la nature l’a obligé à communiquer que l’homme a commencé à utiliser un langage sans parole ou une communication sans langue.
Le cri, comme premier langage pour Rousseau, est celui qui est poussé dans les grands dangers pour implorer du secours. C’est une sorte de cri de la nature, expression naturelle du désarroi de l’homme dans une situation extrême. Mais alors, il n’est d’aucun secours dans le besoin de communiquer qui naît lorsque l’homme reconnaît l’autre comme semblable à lui.

Le problème est qu’il a bien fallu passer des cris aux paroles, et Rousseau n’a pas d’explication. Il le dit lui-même : « la parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’usage de la parole » (Rousseau, Discours sur l’Origine et les Fondements de l’inégalité parmi les hommes, GF-Flammarion, 1971, p. 191.). Pour tenter de résoudre ce problème, Rousseau fait appel à ce qu’il nomme des cataclysmes : un événement non naturel conduit à passer du cri (naturel) au langage. Un élément artificiel s’impose donc à une continuité naturelle. Aussi pour Rousseau, la véritable origine des langues n’est pas dans les besoins, mais dans les passions qui poussent les hommes à se rapprocher, alors que les besoins ont tendance à les éloigner les uns des autres.


2. Le langage comme moyen.

Le langage semble exister comme un moyen pour répondre à un besoin : communiquer. Dans quelle mesure alors le langage remplit-il effectivement ce besoin, et arrive-t-il à maîtriser la pensée ?

A. Remplir une fin ou créer la sienne propre ?

Certes, le langage répond à des besoins naturels (faire passer une information, prévenir d’un danger, etc.). Mais au fil du temps, l’homme a créé de nouveaux besoins par le langage, besoins de plus en plus artificiels. Le langage est donc lui aussi devenu de plus en plus artificiel : il est passé d’une sorte de cri à des articulations artificielles. La question de l’origine du langage passe donc par la relation entre l’idée de langage et le besoin de ce langage.

On peut penser que la fonction première du langage est d’établir une communication entre les hommes en vue d’une coopération dans leur lutte contre la nature pour subvenir à leurs besoins. Comme le souligne Bergson (Henri Bergson, philosophe français, 1859-1941) dans La Pensée et le Mouvant, le langage transmet des ordres ou des avertissements. Il prescrit ou il décrit. Ce caractère pragmatique (utilitaire) du langage explique que les mots sont les mêmes quand la démarche suggérée est la même.
Mais ce que le langage gagne en communicabilité, il le perd en expressivité. Il y a une contradiction entre la communication qui exige des mots communs, généraux, et l’expression de ce qui est singulier, concret.


B. La pensée est-elle antérieure au langage ?

Si l’on suit le raisonnement de la thèse conventionnaliste, le langage apparaît comme un moyen artificiel et extérieur à la pensée puisque chaque mot a été fixé par convention. Cela implique que la pensée s’élabore en dehors du langage.

Pour Bergson (Henri Bergson, philosophe français, 1859-1941), le langage n’est rien d’autre qu’une habitude utile à la vie, mais qui nous empêche de voir la réalité : « une langue est un produit de l’usage. Rien, ni dans le vocabulaire ni dans la syntaxe, ne vient de la nature » (Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, PUF, Quadrige, 1984, p. 23.). Comme le langage n’est capable de désigner que ce qui est utile à une action, il ne désigne que des généralités. Les mots galvaudent alors la pensée, réduisant à du général et à du fixe ce qui est de l’ordre du singulier et du mouvant. En transformant nos états d’âme en abstractions, le langage concentre notre attention sur ce qu’ils ont de commun avec d’autres états du même genre. Il nous fait perdre de vue leur originalité. Les états de conscience multiples, intérieurs et subjectifs ne peuvent être rendus par le langage qui rate la différence par l’emploi des mêmes mots, la particularité par la visée réductrice des termes s’appliquant à tous les hommes. Bergson l’explique dans la phrase suivante : alors que « chacun de nous a sa manière d’aimer et de haïr […] cependant le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes » (Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF, Quadrige, 1985, p. 123.)

Pour Bergson, la pensée et le langage sont radicalement hétérogènes : la pensée est antérieure au langage. La conséquence de cette opposition est que les mots sont des concepts trop rigides, incapables de saisir la finesse et la finesse de ce à quoi ils renvoient. Le langage véhicule donc des conceptions figées.
Non seulement le langage banalise, objective et dépersonnalise la réalité, mais encore il découpe, spatialise, fixe celle-ci. Qu’est-ce que le langage, en effet, sinon une juxtaposition de mots, qui ont un sens défini dans la phrase ? Ainsi, entre les choses et nous, entre nous et notre propre conscience, s’interpose le voile des mots. Notre vision des choses et de nous-mêmes est une vision déformée par les mots.


C. Le langage comme condition de la pensée.

Il nous arrive souvent d’éprouver une inadéquation entre pensée et langage : « il n’y a pas de mots pour dire ce que je ressens ». Cette idée d’un en-deçà des mots, d’une pensée qui n’est pas verbalisable, rejoint la théorie de Bergson. Il appelle cela l’ineffable (ce qui ne peut être exprimé par la parole), l’idée que la part la plus intime de notre pensée se dénaturerait si on tentait de l’exprimer par des mots. On peut se demander si une telle réalité n’est pas sans forme ni consistance, une profondeur trompeuse et vide ? Le bleu du ciel, le soleil ruisselant sur la façade existeraient-ils sans les mots de notre langage pour les exprimer ? Le langage ne serait-il pas ce qui donne aux choses leur véritable existence ? L’ineffable, l’indéterminé est toujours lié à quelque trace ou signe.

A l’inverse, Platon (philosophe grec, 427-348) définit la pensée comme un dialogue intérieur silencieux de l’âme avec elle-même, comme un monologue intérieur. Il y a consubstantialité (unité et identité de substance) entre le langage et la pensée. C’est-à-dire que les idées ne nous viennent qu’en mots et que les mots circulent en nous. Le mot est l’élément de la pensée.

Hegel (philosophe allemand, 1770-1831) reproche à l’ineffable de n’offrir qu’une pensée informe. En effet, sans les mots et le langage, la pensée ne peut s’exprimer. Le passage par la parole marque la vraie naissance de la pensée. Le langage devient alors pour Hegel une condition même de toute pensée.


3. La contingence du langage.
A. Explorer la contingence (ce qui pourrait être autrement ou ne pas être).


La philosophie analytique, ou philosophie du langage ordinaire présuppose, que le langage ordinaire ne peut fonctionner qu’à condition que les limites de son usage soient clairement définies. Cette philosophie cherche à comprendre l’intention de sens du langage, plutôt que de la réduire à un moyen de communication.

Austin (philosophe anglais, 1911-1960) a donné une nouvelle définition du langage en dissociant l’énonciation de l’affirmation. Selon lui, une énonciation ne renvoie pas forcément à quelque chose de vrai ou de faux. Par exemple, dans les énonciations telles que le « oui » du mariage, « je baptise cet enfant », « je lègue ma maison à mon frère », « je parie qu’il pleuvra demain », il n’est pas question de vérité ou de fausseté. Ainsi, dans ces circonstances, énoncer une phrase, ce n’est ni décrire un acte ni l’affirmer, c’est le faire. La thèse d’Austin est que parler peut aussi être agir.

Ainsi, le trio information/communication/homme est indissociable du langage, malgré les contingences liées à la présence humaine. En effet, tout ce que nous disons ne peut pas toujours être retenu contre nous, même si notre parole nous engage, même si parler peut être agir, même si la promesse est un acte plein de conséquences. Car il y a encore et toujours dans le langage une contingence et des contextes qui font, eux aussi, le sens. Par exemple, si je dis, par dérision, « je te prends pour épouse »à un ours en peluche, je ne me marie pas pour autant.


B. Langage et intersubjectivité.

Il y a donc de la place, dans le langage, pour de la contingence : nous bavardons, nous plaisantons, nous parlons pour parler. Parler pour ne rien dire, c’est aussi communiquer. L’information en elle-même ne signifie rien si je ne peux pas la communiquer, et on ne peut communiquer qu’avec quelqu’un, à quelqu’un. L’horizon final de toute parole, c’est toujours l’autre.

La parole ne signifie rien sans son destinataire. Aussi faut-il repenser la communication en tenant compte de l’humanité de son destinataire. La question se pose alors : communiquons-nous pour l’emporter sur l’autre et avoir sur lui un effet, ou bien pour un échange en vue de la vérité ?
Habermas (philosophe et sociologue allemand, 1929- ) reformule cette distinction entre ce qu’il appelle l’activité stratégique orientée vers le succès, et l’activité communicationnelle. En ce sens, la communication n’est véritablement interaction et échange qu’à condition d’une motivation rationnelle partagée. Car nous nous méfions toujours des mots : la parole est objet de méfiance parce qu’elle est séduction et donc pouvoir.


C. Le pouvoir du langage.

La question du pouvoir des mots se pose dès le Vème siècle avant Jésus-Christ, dans le monde grec. Platon (philosophe grec, 427-348) n’a cessé de dénoncer les Sophistes qui, par leur art de la rhétorique, apparaissent comme des manipulateurs. Selon lui, leur dire n’est qu’un faire-croire, sans cesse changeant, impuissant à exprimer l’être.

Pour sa part, Bourdieu (sociologue français, 1930-2002), s’oppose aux linguistes, et en particulier à Austin (philosophe anglais, 1911-1960), affirmant dans Ce que parler veut dire que la croyance en un pouvoir des mots est naïve. L’erreur des linguistes, et en particulier d’Austin, est de considérer le langage comme « un objet autonome », en faisant abstraction des usages du langage, donc « des conditions sociales d’utilisation des mots ». Le pouvoir des mots ne réside pas dans les mots eux-mêmes, mais provient des conditions sociales qui leur confèrent légitimité et autorité. La simple parole prise en tant que telle n’a pas d’existence, elle est toujours prise dans un rituel social qui lui donne son efficacité. Un énoncé prétendument performatif comme « je te baptise » n’a de sens et de force que si c’est un prêtre qui le dit, dans un lieu consacré, avec la formule et les gestes adéquats, à un enfant que les parents désirent faire baptiser et devant l’assemblée des fidèles venus exprès pour cette cérémonie-là. Ainsi, d’une manière générale, l’efficacité des paroles réside dans les conditions institutionnelles de leur production et de leur réception. On reconnaîtra en effet avec Bourdieu, qu’un discours n’a d’effet que dans la mesure où celui qui le reçoit reconnaît celui qui parle comme fondé à exercer un tel discours.

Le Scaphandre et le Papillon : Langage absolu ou langage partiel ?


De Julian Schnabel, 2007, 1h52.

Résumé : Jean-Dominique Bauby, journaliste de métier, est victime d'un accident vasculaire cérébral le laissant entièrement paralysé et privé de l'usage de la parole. Il apprend à communiquer à l'hôpital de Berck (Pas-de-Calais) en clignant de la paupière gauche, fait retranscrire par ce moyen et durant plus d'un an la narration de son combat pour la vie. Il meurt quelques jours après la publication du livre.

 Comment définiriez-vous le langage dont Jean-Dominique Bauby se sert pour communiquer ?
Langage corporel, utilisation unique de l’alphabet pour communiquer par le biais du clignement d’œil

 Quel autre type de langage est utilisé pour tenter d’aider Jean-Dominique Bauby à retrouver l’usage de son corps ?
Le toucher (rééducation)

 Quels autres types de communication sont également appelés langage ?
Langage des animaux, langage gestuel, langage des arts
Mais uniquement le langage humain articulé en sons et en mots est appelé le langage, d’où la distinction entre un ou des langages et le langage

 Quels sont les éléments absolument nécessaires à la communication de Jean-Dominique Bauby ?
Sa paupière, un alphabet, une personne

 Jean-Dominique Bauby peut-il communiquer d’une autre façon ?
Non.

 Quelles distinctions pouvez-vous alors établir entre langage et parole ?
La parole est la production verbale de l’individu. Le langage est un des moyens de communication dont la parole fait partie.

 Toutes les facettes du langage sont-elles accessibles à Jean-Dominique Bauby ?
Non, il lui manque la verbalisation orale ainsi que tous les autres langages utilisés habituellement par les être humains (cf. la solitude de la pensée (image du scaphandrier), otage de son corps, parallèle avec l’otage à Beyrouth : ce qui fait un être humain est d’abord sa pensée, ce qui reste lorsqu’on n’a plus rien).

 Quelles sont les trois seuls éléments non paralysés chez Jean-Dominique Bauby ?
La paupière, l’imagination et la mémoire.

 Quel est l’objectif du langage dans le cas précis de cette histoire : sert-il à communiquer ou à formuler et expliciter la pensée de l’auteur ?
Formuler et expliciter la pensée de l’auteur.

 Pour Rousseau, le langage est un besoin permettant d’exprimer d’autres besoins. Pensez-vous que le langage utilisé par Jean-Dominique Bauby lui permette de satisfaire ses besoins ? Donnez des exemples.
Non, cf. le saint sacrement à l’Eglise.

 A quels autres thèmes de société ce film fait-il allusion ?
L’euthanasie (cf. l’orthophoniste qui dit « C’est obscène de vouloir mourir. »)
La douleur (cf. l’œil cousu)
Le désir (cf. les regards de Jean-Dominique Bauby sur les décolletés, les jambes, les visages des femmes)
La liberté physique et la liberté mentale

lundi 8 septembre 2008

Mémo : Qu’est-ce qu’une dissertation de philosophie et comment la réussir ?


« La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. À partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et de la formulation du ou des problèmes qui s’y trouvent impliqués, l’élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse nourrie d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition. […]
Dissertation et explication de texte sont deux exercices complets, qui reposent d’abord sur l’acquisition d’un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de préciser parmi les sens d’un mot celui qui est pertinent pour le raisonnement que l’on conduit, etc. Les deux exercices permettent de former et de vérifier l’aptitude de l’élève à utiliser les concepts élaborés et les réflexions développées, ainsi qu’à transposer dans un travail philosophique personnel et vivant les connaissances acquises par l’étude des notions et des œuvres. La maîtrise des distinctions contenues dans la liste des repères aide l’élève à analyser et à comprendre les sujets et les textes proposés à la réflexion et à construire un propos conceptuellement organisé.»

Qu’est-ce qu’un problème philosophique ?
Il n’existe pas de problème en soi, il n’y a de problème qu’à partir du moment où une formulation explicite des difficultés à été donnée.

 Problématiser, c’est repérer les configurations conceptuelles diverses, voire opposées, qui sous-tendent la question posée par le sujet.
 Le problème n’est pas donné dans l’énoncé.
 Le problème que la dissertation aborde correspond à une difficulté de nature théorique à laquelle vous cherchez une résolution.



Penser, c’est penser les différences.


Qu’est-ce qu’une analyse suivie ?

Il s’agit de votre travail de réflexion.
 Le problème que la dissertation aborde correspond à une difficulté de nature théorique à laquelle vous cherchez une résolution, éventuellement pratique.
 La réflexion réfléchit sur elle-même : en pensant quelque chose, la pensée se pense elle-même. C’est la spécificité de la pensée philosophique.
 Toute pensée qui cherche la vérité dépasse la situation particulière du sujet pour tendre vers un sens valable partout et toujours.
 L’écriture est le lieu de la réflexivité, le retour de la pensée sur elle-même, et du travail de la langue.
 Il s’agit d’une étude approfondie d’un problème philosophique auquel vous tentez d’apporter une réponse construite, argumentée, cohérente et réfléchie.

Il s’agit de la démonstration construite que vous élaborez tout au long de votre devoir dans le but d’apporter une réponse au problème posé par le sujet. Cette réponse toujours critiquable, vous la soutenez fermement, mais non obstinément, montrant ainsi que vous êtes prêt à faire des concessions à vos adversaires… s’il le faut, ouverture d’esprit oblige !

Ce qu’il ne faut pas faire

 Ne pas se comporter comme si la réponse à la question était évidente. Si elle l’était, on ne vous la poserait pas en sujet de dissertation !
 Ne pas répondre par « oui » ou par « non ».
 Ne pas se contenter de la réponse qu’apporterait l’opinion commune à la question posée par le sujet.

Ce qu’il faut faire

 Commencer par chercher à quelle notion(s) au programme renvoie le sujet.
 Définir les termes importants du sujet.
 Chercher quel problème « se cache » derrière le sujet.
 Envisager comment le problème peut-être compris, abordé, traité, c’est-à-dire dans quel domaine il se réfléchit : scientifique, religieux, moral, politique, etc.
 Prendre en considération les différentes manières qui ont déjà été proposées pour tenter de répondre au problème.
 Prendre en compte la réponse que vous, vous proposeriez pour répondre au problème, et chercher quelles sont les objections que l’on pourrait vous faire.
 Chercher quelles sont les conséquences qui découleront de votre thèse.

C’est philosophiquement que l’on traite un sujet de philosophie.

Qu’est-ce qu’une dissertation de philosophie et comment la réussir ?


A partir de la définition donnée dans le Bulletin Officiel, relevez les expressions importantes :

« La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. À partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et de la formulation du ou des problèmes qui s’y trouvent impliqués, l’élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse nourrie d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition. »

1. Etude méthodique et progressive
2. Diverses dimensions d’une question donnée
3. Première définition
4. La formulation du ou des problèmes
5. Analyse suivie et cohérente
6. Analyse nourrie d’exemples
7. Mobilisant des connaissances et des instruments conceptuels

Quelles sont les expressions qui renvoient au travail de problématisation ?

1. Diverses dimensions d’une question donnée
2. La formulation du ou des problèmes
3. Correspondant à ces problèmes

A partir des exigences exprimées dans le Bulletin Officiel à propos de la dissertation de philosophie, relevez les expressions importantes :

« Dissertation et explication de texte sont deux exercices complets, qui reposent d’abord sur l’acquisition d’un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de préciser parmi les sens d’un mot celui qui est pertinent pour le raisonnement que l’on conduit, etc. »

1. L’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible
2. N’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi
3. Préciser parmi les sens d’un mot celui qui est pertinent pour le raisonnement que l’on conduit

A partir des exigences exprimées dans le Bulletin Officiel, quelles aptitudes l’élève de cet exercice permet-il de vérifier ?

« Les deux exercices permettent de former et de vérifier l’aptitude de l’élève à utiliser les concepts élaborés et les réflexions développées, ainsi qu’à transposer dans un travail philosophique personnel et vivant les connaissances acquises par l’étude des notions et des œuvres. »

1. Utiliser les concepts élaborés
2. Réflexions développées